Pour la quatrième fois Sunn dépose son bilan, mais cette fois-ci la marque française de VTT n’échappera pas à la liquidation judiciaire. Un véritable gâchis alors que ce constructeur fut dans les années 1990 la référence en matière de VTT avec ses fameux cadres chromo.
Sunn jette l’éponge
Pour la quatrième fois Sunn dépose son bilan, mais cette fois-ci la marque française de VTT n’échappera pas à la liquidation judiciaire. Un véritable gâchis alors que ce constructeur fut dans les années 1990 la référence en matière de VTT avec ses fameux cadres chromo. Selon le magazine Vélo Vert, le bloc d’actionnaires constitué par le fonds d’investissement (majoritaire à 85 %), le constructeur Look, qui se chargeait de la commercialisation des vélos Sunn, et Planet Fun, le monteur des vélos, n’ont pu remonter la marque après ses derniers déboires financiers en 2011. Depuis trois mois, les salariés de Sunn ne touchaient plus leur salaire et la production des vélos avaient été stoppée. L’issue redoutée devenait dès lors inéluctable : le tribunal de commerce de Toulouse a donc prononcé la mise en liquidation judiciaire de la marque française. Exit Sunn…
L’aventure Sunn a commencé en 1982 par le BMX. Son créateur, Max Commençal, a fondé la société MX France qui a très vite pris le nom de Sunn. Pourquoi Sunn, alors que la marque est bien d’origine française ? Ce nom a été trouvé par Max Commençal lors d’un séjour en Angleterre, un jour de grisaille et de blues, comprenant qu’une marque à consonance anglo-saxonne avait de meilleurs atouts à l’export. Très vite, la jeune entreprise s’est taillé un franc succès dans le milieu du BMX, du VTT et vélo de descente. Sunn a engrangé les victoires en compétition avec notamment Nicolas Vouilloz qui lui a apporté trois titres consécutifs (1997, 1998, 1999) de champion du monde. Mais les coûts de la compétition et de marketing ont plombé les comptes de Sunn. En 1998, les actionnaires ont poussé Max Commençal vers la sortie. Premier dépôt de bilan. Après son redémarrage, l’entreprise n’a pas trouvé son rythme et est de nouveau placée en 2005 sous administration judiciaire. En 2006, nouvelle renaissance, l’entreprise Sunn est reprise par Patrick Tanguy et Thierry Céré, avec seulement la moitié des 47 salariés restants. La société a pris l’appellation Manufacture de cycles des Comminges (MCC) et a relancé une nouvelle collection en repartant d’une feuille blanche. Le succès des nouveaux modèles a été alors à la hauteur des espérances avec à la clé les titres du Vélo de l’Année en 2007 pour le Kern LT, modèle enduro, et en 2008 pour le modèle cross country Kern. Mais de nombreuses erreurs industrielles et commerciales ont plombé encore une fois les comptes de la société qui, placée en 2011 sous administration judiciaire, est maintenue en survie grâce à l’aide de Look, de Planet Fun et d’un fonds d’investissement. Mais l’appui du triumvirat ne suffira pas, et Sunn tire aujourd’hui sa révérence (momentanément ?) pour la dernière fois.
Intersport s’offre l’ex-usine de Cycleurope
L’usine de Cycleurope, située à Machecoul (Loire Atlantique) près de Nantes, sera finalement reprise par Intersport. Cette usine avait été créée en 1925 par Marcel Brunelière qu’on appelait « Le Gitan » (d’où le nom Gitane) et était tombée en 1996 dans l’escarcelle de Cycleurope, propriété du suédois Grimaldi Group. Ayant été choisi comme le repreneur par le tribunal de commerce de Troyes, Intersport y prévoit le montage de 100 000 vélos sur les 200 000 vendus habituellement dans ses 600 magasins nationaux sous la marque Nakamura. L’usine prendra désormais l’appellation La Manufacture français de cycles. Le site industriel, que la maison mère avait lâché, était en redressement judiciaire depuis le 30 octobre 2012. Cette reprise par Intersport permettra de conserver 175 salariés sur 259.
Cycleurope avait déjà été en 2007 sous les feux de l’actualité lors de la vente des murs du site industriel de Machecoul au conseil général qui les lui relouait ensuite sous forme de crédit-bail. Une entrée d’argent qui avait permis d’éviter un important plan de licenciement et la délocalisation d’une partie de la production. Cette usine produisait entre autres les marques Jacques Anquetil, Bernard Hinault et Laurent Fignon, et avait été ensuite dédiée au montage de vélos de grandes surfaces alimentaires et multiports après sa reprise par Cycleurope. Romilly-sur-Seine, siège social et deuxième unité de production en France de Cycleurope se chargeait des marques plus nobles comme Gitane, Bianchi, Puch, et l’assemblage de vélos de marques extérieures au groupe comme Renault Sport (de 2004 à 2007) et Peugeot Cycles. Petite précision à ce sujet : Peugeot ayant cédé son outil de production de Romilly à Cycleurope en 1992, se voit aujourd’hui confier la production (et la commercialisation) de ses vélos à Cycleurope. Difficile dans cet embrouillamini de trouver une marque de vélos produisant du 100% français. Entre les pièces détachées en provenance d’Asie, de sous-traitance et de production dans les pays de l’Est,pas facile de mesurer le véritable made-in-France.
Alliance entre Mavic et Time
Time et Mavic ont signé un accord de collaboration technique visant à développer et à commercialiser des pédales automatiques en route et VTT sur la base des standards existant ICLIC et ATAC. Les deux sociétés françaises partagent les mêmes valeurs d’innovation et de qualité avec un positionnement haut de gamme. La mise en commun de leur savoir faire permettra ainsi aux deux fabricants de faire face à une concurrence acerbe. Mavic après une tentative de commercialisation de pédales automatiques avait dû retirer de son catalogue la gamme de pédales automatiques route. Tandis que Time se remet tout juste d’un dépôt de bilan. Nul doute que la synergie de deux talentueux fabricants sera un plus en ces temps économiques difficiles.